Vaccin contre la grippe: pourquoi se satisfait-on d'une aussi piètre efficacité?
- Amèle Debey
- 2 févr.
- 5 min de lecture
Comme tous les ans, la campagne de vaccination contre la grippe bat son plein, avec plus ou moins de succès. Mais ce vaccin, qui nous est présenté comme le réflexe santé annuel, est-il véritablement sûr et efficace? On fait le point.

Le 19 janvier dernier, L’Impertinent publiait l’interview du spécialiste en maladies infectieuses saint-gallois, Pietro Vernazza, souvent consulté lors de crises sanitaires jusqu’à celle du Covid. Il affirmait alors: «Nous savons depuis dix ou quinze ans que le vaccin contre la grippe n'a aucun effet sur les personnes âgées. On peut examiner les données pour le prouver ou non, mais elles sont là. L'OFSP le sait, Daniel Koch le sait, Virginie Spicher le sait. Ils le savent tous et nous en avons discuté lors de réunions auxquelles j'ai participé. Les données sont publiées et elles sont claires comme de l'eau de roche.» Effectivement, selon une étude Cochrane menée par Jefferson, publiée et mise à jour régulièrement jusqu’en 2018, les vaccins contre la grippe n’offrent pas d'avantages aux personnes âgées.
«Les vaccins sont moins efficaces pour ceux qui en ont le plus besoin»
Des déclarations qui tombent en pleine campagne vaccinale. Nous les avons donc soumises aux principaux intéressés afin de savoir de quoi il en retourne.
«Monsieur Vernazza exagère quand il dit que ce vaccin n’a aucun effet, rétorque Virginie Spicher. Là où nous sommes d’accord c’est que les vaccins contre la grippe dont nous disposons actuellement ne sont pas très efficaces. Et ils sont moins efficaces pour ceux qui en ont le plus besoin (les personnes âgées, les immunodéficients, les nourrissons... ); pour la même raison qui fait qu’elles se défendent moins bien contre le virus, elles répondent moins bien au vaccin.»
Selon elle, ce vaccin a tout de même un rôle à jouer dans une stratégie de protection contre les complications de la grippe et les hospitalisations. Il devrait cependant s’associer à d’autres mesures, telles que «la vaccination des proches et des professionnels s’occupant des personnes à risque (étant jeunes et en bonne santé elles répondent mieux au vaccin, limitant ainsi la transmission), les mesures d’hygiène etc.» Et de conclure qu’idéalement, «on devrait vacciner tout le monde chaque année, mais ce n’est bien sûr pas faisable, pratiquement et financièrement.»
Mieux vaut guérir que prévenir
Daniel Koch, quant à lui, reconnaît que la question fait débat depuis longtemps. Il estime cependant qu’il serait dangereux de dissuader les gens de se faire vacciner contre la grippe. Selon lui, l’injection serait parmi les plus sûres, car on l’utilise depuis les années 50.
«Il est extrêmement difficile d’en prouver l’efficacité, car on n'a aucun moyen d’établir l’immunité naturelle d’un individu. On dépend totalement des études observationnelles» (donc après utilisation, ndlr). Ne pas pouvoir prouver l’efficacité du vaccin ne signifie pas qu’elle est inexistante. Il y a au contraire pas mal d’indices qui vont dans le bon sens pour démontrer l’efficience de ce vaccin sur les formes graves que risquent les personnes âgées.»
Curieusement, il manque à la science les bases nécessaires pour établir le taux d’immunité, pour connaître les défenses immunitaires innées des individus. Cela permettrait pourtant de les traiter de façon plus efficace, plus ciblée et moins industrielle. Un état de fait que Daniel Koch se risque à peine à expliquer: «La recherche semble plus intéressée par l’ADN et les virus», souffle-t-il d'un air entendu.
Une histoire de pif
Alors, comment y voir plus clair dans cette histoire? Pour tenter de comprendre, nous avons interrogé l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Celui-ci justifie sa recommandation par l’analyse de la littérature scientifique qu'il affirme existante, comprenant «des études randomisées sur différents résultats cliniques, des études d'observation ainsi que d'autres données, par exemple des études immunologiques. Les études et observations réalisées au cours des dernières années et décennies montrent que l'efficacité de la vaccination contre la grippe varie de 20 à 80% selon la saison, l'âge et l'état de santé des personnes vaccinées.» Mais ce, seulement si les souches du vaccin correspondent bien à celles du virus en circulation… ce qui est impossible à prédire.
L’OFSP explique que la Confédération n’a pas de contrat avec les fabricants de ces vaccins. «C'est la loi du marché qui s'applique, conformément à l'offre et à la demande.» Cette année, cinq vaccins inactivés sont disponibles, dont deux des laboratoires Sanofi.
Or, des voix s’élèvent pour exiger plus de données sur cette injection. Parmi elles, nous avons été pour le moins surpris de trouver Antoine Flahault, l’épidémiologiste surexposé par les médias pendant la crise Covid. Difficile de trouver moins «antivax»!
«Rente de situation»
Contacté par téléphone, Antoine Flahault nous explique que les niveaux de preuve de l’efficacité du vaccin contre la grippe sont relativement modestes, puisque celui-ci ne peut tout simplement pas être testé: «Les produits qu’ils mettent sur le marché sont destinés à la souche de la saison prochaine. Ils n’ont donc pas la possibilité matérielle de la tester, commente-t-il. Les pouvoirs publics se satisfont de cette réponse, mais pas moi. On pourrait leur dire a posteriori: le vaccin que l’on vous a homologué et qui est sur le marché doit être évalué selon toutes les règles de l’art sur la saison en cours pour que l’on puisse mesurer son efficacité. Pour que, si cette dernière s’avérait insuffisante, on puisse remettre en question le bien-fondé de la politique qui vise à rembourser et homologuer ce genre de produit.»
«Cette étape manque depuis 30 ans!»
Ce qui agace Antoine Flahault et l’a poussé à s’exprimer publiquement, notamment sur Twitter, c’est le «crédit de confiance» dont bénéficient les fabricants. «Il ne faut pas qu’il s’agisse d’une rente de situation à vie où, chaque année, on continue à rembourser sans avoir véritablement le niveau de preuve de l’efficacité du produit que l’on met sur le marché.» C’est pourtant bien le cas.

«Il y a des rappels chaque année et personne ne demande qu’il y ait des essais randomisés contrôlés pour établir le bien-fondé de ces rappels, expose encore le médecin. Cette étape manque depuis 30 ans! On nous dit que le vaccin est efficace contre les formes graves. Je veux bien, mais il faut le démontrer et ce n’est pas le cas».
Pour demander aux fabricants des preuves de l’efficacité de leurs produits, il faut une démarche coordonnée des différentes autorités de réglementation européennes et suisses, par exemple, sans quoi les laboratoires peuvent exclure les pays requérant des homologations. Pour le moment, personne ne semble disposé à le faire.
En attendant, on continue donc à conseiller tous les ans aux plus fragiles d’aller s’administrer un vaccin remboursé par l’assurance qui ne leur sert probablement pas à grand-chose.
Il est toujours très intéressant de constater que lorsque un citoyen désire toucher quoi que ce soit de l'état ou d'entreprises privées (assurances, par exemple), il est soumis à la production de bon nombre de documents prouvant sa bonne foi. Un artisan ou petit patron (comme un agriculteur) devra aussi se soumettre au passage sous les fourches caudines de diverses réglementations ou directives pour bénéficier de certains montants, comme des subventions.
Par contre, qu'il s'agisse de multinationales de la "pharma", et là nos élus si prompts à demander des preuves de bonne gestion à tout un chacun s'empressent de regarder ailleurs avec l'air le plus innocent possible. Ces géants qui récompensent les "bons élus" peuvent bénéficier de rentes à vie…
Cher Pr Flahaut, mais que nous vaut ce magnifique retournement de veste ? auriez-vous perdu quelques financements récemment ? nous vous en sommes reconnaissants et attendons vos commentaires avisés au sujet du vaccin covid-19...
Médecin retraité ma réflexion sur le vaccin antigrippe
Comment est-il conçu ?
Les labos repèrent en début d'année les virus qui circulent en Asie du Sud-Est
Ils choisissent celui qui leur semble le plus virulent qui servira à fabriquer des vaccins pour la fin de l'année (en général 4 souches par vaccin)
Conclusion: si le virus est bien ciblé le vaccin sera efficace sinon: ?
Il s'agit d'une vaccination probabiliste
Mais sérieusement, si Virginie Spicher a vraiment déclaré :"idéalement, «on devrait vacciner tout le monde chaque année," Son responsable politique devrait la lourder avec effet immédiat pour faute grave, parti pris anti-science, conflit d'intérêt et charlatanisme ! La responsable de la santé veut injecter une saloperie a tout le monde, jeunes, vieux, femmes enceinte, etc etc sans aucune preuve scientifique que ça serve à quoi que ce soit ? Et l'internement en institut psychiatrique de haute sécurité des fonctionnaires fous, c'est pour quand?
Comme disait l'autre, ça fait des décennies que je pose des poils de lapin à l'entrée de ma propriété pour éloigner les éléphants ! Son copain de lui dire :"Mais il n'y a pas d'éléphants ici !" réponse :" Tu vois, ça marche ! "