Anders Tegnell est un médecin et haut fonctionnaire suédois, à la tête de l’Agence publique de santé durant la crise. Le chef d’orchestre de la stratégie anti-Covid suédoise, la seule à n’avoir comporté ni masque, ni confinement, ni pass sanitaire et encore moins de fermeture d’écoles, nous a expliqué comment et pourquoi il a fait ces choix et les conséquences qu'ils ont eu sur le passé et le futur de nos voisins du Nord.
Amèle Debey, pour L’Impertinent: Comment avez-vous vécu cette période?
Dr. Anders Tegnell: C’était une expérience difficile. Je n’étais pas habitué à une telle exposition publique et je n’aurais pas envie de répéter l’expérience. J’ai reçu des menaces, comme c’est souvent le cas lorsque l’on s’expose. L’agence publique de santé a remonté ces menaces à la police, qui les a considérées comme suffisamment sérieuses pour que je sois mis sous protection pendant une période.
La Suède n’a pas imposé le port du masque a sa population, n’a pas confiné et n’a pas fermé les écoles. Pourquoi?
Nous avons obtenu les mêmes résultats avec des mesures différentes. Nous avons demandé aux gens de garder leurs distances et de rester chez eux lorsqu’ils étaient malades, ce qui a permis de baisser les courbes de transmission. Les chiffres de l’excès de mortalité en Suède sont très bas, comparés à ceux d’autres pays.
Qu’est-ce que ça fait de prendre des décisions contraires à celles du reste du monde?