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«Il est illusoire de penser que la petite Suisse au milieu de l’Europe est autonome et libre de ses décisions»

Photo du rédacteur: Amèle DebeyAmèle Debey

Dernière mise à jour : 26 janv.

En Suisse, il est presque devenu inutile de présenter Daniel Koch, à la tête de la stratégie sanitaire durant la première vague de la crise Covid. l'ancien directeur de la division «Maladies transmissibles» de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) est un des responsables les plus désireux qu'un bilan de la gestion soit effectué. Entre regrets et aveux, Daniel Koch s'est confié à L'Impertinent.

Daniel Koch
© DR

Amèle Debey, pour L'Impertinent: Comment avez-vous vécu la période Covid?

 

Dr Daniel Koch: Pour moi, il y a eu deux phases: la première a duré jusqu’à fin mai 2020 et coïncide avec la première vague. Ensuite, j’ai quitté l’OFSP. J’ai été très sollicité pendant la deuxième phase, notamment pour préparer l’hiver 2021 dans le canton du Valais.

 

On a beaucoup reproché aux gouvernements d’avoir instauré une politique de la peur pour obtenir l’obéissance de la population. C’est aussi votre sentiment?

 

Oui, bien sûr. Ceci étant, pendant la première vague, on a plutôt essayé de convaincre et d’expliquer. D’autres pays ont bien plus utilisé la peur que nous. Je me souviens d’une discussion avec Alain Berset sur le vocabulaire à employer. On s’est mis d’accord pour exclure les allusions à la guerre, contrairement à la France. Cette résolution a cependant été difficile à suivre.


«Restreindre les droits de base va à l’encontre des intérêts de santé de la population»

 

Sur un plan plus scientifique, on a certainement négligé les effets de la peur sur la santé mentale de la population.

 

Sur le moment, étiez-vous conscient des effets négatifs des mesures que vous étiez en train de prendre?

 

Sur le plan collectif, c’est toujours très difficile. Il n’existe pas de conscience collective. Personnellement, j’étais très conscient que les mesures sanitaires et l’état policier ont toujours des conséquences. Restreindre les droits de base va à l’encontre des intérêts de santé de la population. Mais cela ne veut pas dire que ce n’est pas nécessaire. L’art étant de trouver un équilibre.

 
 

Pensez-vous que cet équilibre a été trouvé?

 

C’est difficile à juger, même rétrospectivement. Je pense qu’en Suisse, nous y sommes parvenus. L’équilibre dépend aussi du type de société. Il est faux de penser que les mêmes mesures peuvent être appliquées à tout le monde. Il faut regarder pays par pays, société par société, car beaucoup de facteurs influencent la propagation de l’épidémie.

 

N’a-t-on pas un peu trop aveuglément suivi le modèle français, notamment par le biais du canton de Genève et de Mauro Poggia? C’est le sentiment que j’ai, mais peut-être que je me trompe.

 

Non, c’est juste. La France a été beaucoup plus stricte et nous a mis beaucoup de pression pour que l’on durcisse les mesures. Nous sommes parvenus à trouver un entre-deux.

 

«Je pense qu'il est particulièrement important que nous nous demandions si nous avons inutilement restreint les droits fondamentaux pendant la pandémie», avez-vous dit récemment dans la presse. Pourquoi ce bilan n’est-il pas fait?

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