En Valais, le placement d’un enfant autiste suscite la révolte des experts
- Abdoulaye Penda Ndiaye
- 9 mars
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 mars
Une tribune signée par une cinquantaine d’experts en autisme s’insurge contre le placement institutionnel d’un garçon autiste. Les signataires estiment que l’attitude des autorités de protection de l’enfant découle d'une méconnaissance des manifestations du spectre du trouble de l’autisme.

«Par idéologie, avec un acharnement hors du commun et incompréhensible, le service valaisan de l'Autorité de protection de l’enfant et de l’adulte (APEA) a décidé de mettre fin à tout contact physique, téléphonique ou écrit entre Sylvie* et son fils Arthur*, un enfant autiste âgé de 8 ans placé en foyer en 2021. La décision de placement repose sur de très graves erreurs d'interprétations des faits et sur des théories sans base scientifique.»
Notamment signée par une cinquantaine d’experts en autisme, une tribune dénonce le placement institutionnel d’Arthur. «Dans les expertises psychiatriques mandatées et reconnues par l’APEA, il y a un déni du diagnostic posé, pourtant reconnu par l’AI» (assurance invalidité, ndlr), a réagi Evelyne Thommen, une des signataires. Docteure en psychologie, professeure honoraire de la Haute école de travail social et de la santé de Lausanne, ancienne responsable de l'Observatoire de l'autisme et auteure de plusieurs publications, la sexagénaire est d’avis que «les particularités des enfants autistes sont souvent mal comprises et mal interprétées par l'environnement ordinaire». Ce qui induirait, selon elle, des interprétations biaisées. «Une maladresse sociale est parfois vue à tort comme de l'insolence ou de l'impolitesse. Les difficultés à entrer en relation sont considérées comme un retrait ou un refus, la rigidité et les difficultés sensorielles comme des caprices à maîtriser», a-t-elle signalé.
Compétences parentales remises en cause
Dans le cas qui suscite la polémique, l’expertise mandatée par l’APEA a mis en doute les compétences parentales de Sylvie. «Elle n’est pas en mesure de reconnaître les besoins de son fils, si ce n'est une théorie construite autour du (peut-être) trouble du spectre de l’autisme et de sa prise en charge», a notamment retenu l’expertise. De telles affirmations ont fait bondir plusieurs spécialistes de l’autisme qui ont exprimé des doutes sur les compétences de l’experte mandatée par l’APEA. «Elle ne connaît visiblement pas l’autisme pour ne pas identifier les critères diagnostiques dans les comportements et l’anamnèse de cet enfant qui sont évidents», ont-ils critiqué.
Plusieurs autres pans de l’expertise, comme un trouble de l’attachement ou un trouble oppositionnel sont battus en brèche. «Cette interprétation des difficultés repose sur l'approche psychanalytique qui n’est pas du tout recommandée dans les guides de bonnes pratiques pour l'accompagnement des personnes autistes», a considéré Evelyne Thommen. «Cela fait plus de cinquante ans que la science a démontré que l'autisme est congénital et n'est donc pas causé par le comportement des mères. L'autisme est souvent héréditaire, il n'est donc pas rare qu'un enfant autiste ait un de ses parents qui le soit aussi», a poursuivi Evelyne Thommen.
Un autre cas romand

Selon les informations de L’Impertinent, au moins un autre cas similaire s’est passé en Suisse romande. Mikaël, un garçon autiste de 8 ans, a été placé il y a quelques années. «J’avais sollicité l’aide institutionnelle car j’étais victime de violences conjugales et je me suis retrouvée dans une procédure où on m’accusait d’aliénation parentale. On m’a accordé à peine une heure et trente minutes pour préparer les affaires de mon fils avant son placement», a rappelé, en larmes, Natacha*.
«En deux ans de placement au foyer, Mikaël a côtoyé 35 professionnels différents à cause des changements d’effectifs. Ces changements ont provoqué de graves crises d’angoisse. Aujourd’hui, il n’est plus placé mais sa vie et la mienne ont été bousillées», a fait remarquer avec impuissance la mère.
«Ce placement a provoqué chez mon fils un grand retard scolaire, la peur d’être abandonné, l’angoisse, la solitude et l’envie de mourir», a constaté Natacha. Evelyne Thommen, qui suit les deux cas de près, ne cache pas son amertume et sa colère. «C’est maltraitant et toxique de la part des autorités de protection de l'enfance et d'aides sociales de négliger l'autisme d’un enfant au point de le séparer de ses parents et de le placer en institution par ignorance des troubles neurodéveloppementaux.»
*identités connues de l'auteur
Sur "L'1dex" c'est un combat que livre son auteur Me Stéphane Riand.
Mais les APEA sont peut-être sous la coupe de la "justice" ? en Valais, en Suisse comme en France ou en Belgique...
Avez-vous vu le graphique de l'augmentation de la vaccination enfantine superposé avec le graphique de l'augmentation de l'autisme ?
C'est une question, pas une affirmation. Mais renseignez-vous 😃
Bonjour à tous !
Je réagis à l'affirmation de Mme Thommen selon laquelle l'autisme serait congénital, voire héréditaire.
Nombre d'études passées sous silence mettent en cause la pollution en tout genre y compris les vaccins.
Les enfants naissent sans troubles, ils apparaissent plus tard sous l'effet de substances toxiques administrées alors que leurs cerveaux est en pleine construction.
https://essentiel.news/generation-boom-autisme-atteint-age-adulte/