Un peu partout en Europe, des articles de presse relèvent les conséquences à long terme des mesures prises lors de la crise sanitaire. Mais ils sont encore rares, alors que l’on devrait déjà être à l’heure du bilan. Petit tour d’horizon avant la grande enquête de L’Impertinent.
En Allemagne, la diffusion des RKI Files, du nom de l’institut chargé des protocoles de crises durant la pandémie, a permis de mettre en lumière le fossé entre les connaissances scientifiques et les décisions concrètes prises à l’époque.
Intérêts politiques
Dans un article publié sur le site libéral-conservateur allemand Tychis Einblick en août dernier, on peut notamment lire: «Les fichiers du RKI montrent que l'intérêt supérieur de l'enfant a été négligé en raison de la recherche de profits politiques. La Stiko (Comité permanent de vaccination) a été poussée par les politiques à imposer la vaccination des enfants.
Selon les protocoles du RKI, les enfants n'étaient «pas des maillons importants» dans les chaînes de transmission. Le RKI estimait que les fermetures d'écoles n'étaient utiles que dans les «régions particulièrement touchées». Pourtant, le ministre de la Santé Jens Spahn a décidé de fermer les écoles et de faire de la vaccination des enfants une nécessité, sans que le Parlement allemand ne bronche.
Interrogé par Die Welt, un membre de la Stiko qui souhaite rester anonyme a qualifié la vaccination des enfants de «superflue» sur le plan médical. Son organisme s’était d’ailleurs positionné contre. Ce qui lui a valu un désaveu du ministre de la Famille de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Joachim Stamp (FDP), qui a déclaré qu'il n'était «pas sûr qu'en cas de pandémie on puisse travailler durablement avec la Stiko telle qu'elle est constituée».
Cette déclaration a fait office de coup de pression. L'ex-membre déclare à Die Welt qu'il n'y avait «aucune directive directe du ministère fédéral de la Santé à la Stiko» concernant la vaccination des enfants. Mais qu’ils se sont retrouvés dans une «bulle de pression» permanente. En interne, le groupe a discuté de la vaccination de manière critique, car les effets des vaccins à ARNm sur l'organisme des enfants n'étaient pas clairs.
«Mais si nous n'avions pas fait la recommandation pour les plus de cinq ans, nous aurions dû mener une discussion qui nous aurait mis nous-mêmes en marge de la société», explique la source.
Contrats opaques
Tandis qu’Ursula Von der Leyen est supposée devoir répondre de ses échanges avec le PDG de Pfizer, Albert Bourla, en décembre lors d’une audience devant la Chambre du conseil du tribunal de première instance de Liège, le sujet de l’opacité des contrats de vaccins Covid ne se limite pas à la présidente de la Commission européenne.
Selon la BBC, une organisation caritative de lutte contre la corruption déclare avoir identifié des problèmes importants dans des contrats d'une valeur de plus de 15,3 milliards de livres sterling attribués par le gouvernement conservateur pendant la pandémie de Covid, soit l'équivalent d'une livre sterling sur trois dépensées.
Transparency International UK a découvert, il y a quelques semaines, que sur les 5000 contrats analysés, 135 contrats étaient «à haut risque» comportant au moins trois red flags, signes avant-coureurs d'un risque de corruption.
Vingt-huit contrats d'une valeur de 4,1 milliards de livres sterling ont été attribués à des entreprises ayant des relations politiques connues, tandis que 51 contrats d'une valeur de 4 milliards de livres sterling sont passés par une «voie VIP» réservée aux entreprises recommandées par des députés et des pairs, une pratique que la Haute Cour a jugée illégale, écrivent nos confrères britanniques.
Les garde-fous conçus normalement pour protéger le processus d'appel d'offres des marchés publics de la corruption ont été abaissés pendant la pandémie. Le gouvernement, dirigé par Boris Johnson, a justifié cette mesure à l'époque en soulignant la nécessité de raccourcir le processus d'appel d'offres afin d'accélérer la fourniture d'articles indispensables tels que les équipements de protection individuelle (masque, gants, etc.)
(In)efficacité des vaccins
Sur le site du Berliner Zeitung, une contribution du Pr Günter Kampf, spécialiste de l'hygiène et de la médecine environnementale, a de quoi interroger. «Les données provenant d’Angleterre le montrent: la mortalité non liée au Covid-19 parmi les personnes vaccinées pendant la pandémie était parfois nettement plus élevée que parmi les personnes non vaccinées. Pourquoi cette question ne fait-elle pas l’objet d’une enquête plus approfondie?» écrit-il.
Ce professeur, qui a analysé les données de l’Office for National Statistics d’Angleterre montrant les taux de mortalité ajustés selon l’âge pour 100'000 personnes, arrive à la conclusion que l’administration des vaccins Covid-19 influe sur la mortalité non-Covid.
Il écrit: «Cette référence à la vaccination comme cause possible d’une mortalité accrue doit être prise au sérieux. D’autant qu’il existe désormais d’autres explications médicalement plausibles. Chez le rat, les vaccins à ARNm de Moderna et Biontech / Pfizer se sont avérés provoquer un dysfonctionnement cardiaque spécifique. Le vaccin Moderna a provoqué des contractions à la fois arythmiques et complètement irrégulières, tandis que le vaccin Biontech/Pfizer a augmenté la contraction des cellules du muscle cardiaque au niveau cellulaire. Ces deux changements peuvent augmenter considérablement le risque d’événements cardiaques aigus et peuvent donc expliquer la surmortalité suite à la vaccination et l’augmentation des «morts subites et inattendues».
La myocardite associée au vaccin a également été décrite comme potentiellement mortelle, la plupart des cas de myocardite hospitalisés survenant chez des adolescents de sexe masculin. Et dans la suite de l’étude d’approbation du vaccin Biontech/Pfizer, une multiplication par 3,7 du nombre de décès dus à des événements cardiaques a été constatée parmi les personnes vaccinées par rapport à celles qui n’ont reçu que le placebo. En outre, un décès a été signalé après une vaccination avec le vaccin encore présent dans le ventricule droit du cœur, qui présentait de multiples lésions de guérison du myocarde survenues deux à trois semaines avant le décès, soit 19 jours plus tôt que le moment de la deuxième injection de vaccin ne se chevauchait. avec la mort. Les résultats peuvent également s’expliquer par une susceptibilité accrue liée au vaccin à des maladies autres que le Covid-19, qui a déjà conduit à des appels à étudier en profondeur les effets non spécifiques des vaccins à ARNm sur la mortalité toutes causes confondues.»
Jeunesse sacrifiée
Le 15 septembre, des spécialistes de la santé mentale écossais ont tiré la sonnette d’alarme dans un article du Sunday Post: les conséquences des confinements des jeunes conduiraient les services d’aide à la crise.
La Dr Laura Sutherland, vice-présidente de la faculté des services de santé mentale pour enfants et adolescents (CAMHS) du Collège royal des psychiatres d'Écosse, a déclaré que l'on ne connaissait pas encore l'ampleur des conséquences du confinement sur les jeunes enfants.
Elle a écrit dans le Sunday Post: «La pandémie a des répercussions importantes sur le bien-être et le développement de nombreux bébés et enfants - y compris ceux qui sont nés après la pandémie - et sur la capacité des services à répondre à leurs besoins. Un plus grand nombre d'enfants de moins de cinq ans n'obtiennent pas les résultats escomptés, et de nombreux services atteignent un point de crise où ils sont incapables d'identifier les besoins des familles ou d'y répondre».
«Il ne s'agit pas d'un problème à court terme, mais d'une conséquence à grande échelle de l'austérité»
Les enseignants des crèches et des écoles primaires signalent des retards dans le développement de la parole et des aptitudes sociales, par exemple, tandis qu'un plus grand nombre d'enfants de quatre et cinq ans présenteraient des symptômes d'anxiété.
On craint également que les visites à domicile et les contrôles de santé réduits pendant la pandémie ait pour conséquences que certains enfants menacés de négligence ou de maltraitance soient passés à travers les mailles du filet, écrit encore le Sunday Post.
Anne Keenan, secrétaire adjointe du SIE, l'Educational Institute of Scotland (le plus ancien syndicat d'enseignants au monde) déclare: «En plus des années d'austérité, toute une génération d'enfants n'a pas eu accès aux expériences sociales traditionnelles qui font partie du développement précoce.
L'isolement pendant les périodes de confinement de la famille, notamment des grands-parents, ainsi que l'impossibilité de participer à des groupes de jeu et à des centres d'apprentissage de la vie, ont affecté le développement de compétences sociales essentielles, telles que le partage et même la manière de jouer en coopération.
Il ne s'agit pas d'un problème à court terme, mais d'une conséquence à grande échelle de l'austérité, aggravée par la pandémie, dont il faudra de nombreuses années pour venir à bout. En tant que psychiatre, j'ai constaté l'effet dévastateur des fermetures d'écoles, des perturbations de la vie sociale et de l'incertitude quant à l'avenir sur la santé mentale de nos enfants et de nos jeunes.»
On passe à l’action
Puisque le bilan se fait attendre, L’Impertinent a décidé de se lancer dans un dossier spécial composé de plusieurs enquêtes sur l’après-Covid. Les différents points évoqués dans cet article méritent d’être étudiés à la loupe, afin notamment de savoir ce que nous avons collectivement appris de cette période. Et puisque les médias francophones semblent rechigner à faire ce travail, tablant manifestement sur le droit à l’oubli, L’Impertinent va prendre le relais.
Si vous souhaitez nous aider à mettre sur pied ces enquêtes et reportages, n'hésitez pas à nous soutenir par le biais d'un abonnement, d'un achat de magazine ou par des dons (nos coordonnées bancaires figurent sur la page d'accueil).
N'hésitez pas non plus à partager cet article autour de vous afin que notre travail atteigne le plus de monde possible.
Et n'oubliez pas de nous suivre pour ne rien manquer! 📧
Méfions-nous d'un prochain "Covid-24 / variant XEC" qui risque de nous tomber dessus (lorsque la crise ukrainienne prendra fin), car la masse réagira de nouveau devant la peur.
Qu'ajouter à ce qui a été dit dans les commentaires précédents ?
Il faut simplement se poser honnêtement la fameuse question : A qui profite le crime ???
Et là, objectivement, les réponses ne sont pas légion, mais concernent avant tout ceux qui y trouvent des intérêts FINANCIERS et non SANITAIRES.
C'est malheureusement le triste monde dans lequel nous sommes entraînés. Et ce n'est pas fini...
Une fois de plus, l'Impertinent prend le chemin de traverse du courage et de la franchise. Que ferions-nous sans vous, chère Amèle ? Merci du fond du coeur.
Merci beaucoup à l'Impertinent pour cet article et ceux à venir sur la question. Je constate que des enquêtes ont été menées un peu partout (enfin presque) mais pas en Suisse où les parlementaires n'ont pas cru utile de créer une commission d'enquête... Quant à nos médias, ils ne savent plus mener d'enquête. Heureusement qu'il y a l'Impertinent!
Je salue cet article qui, avec beaucoup de hauteur, fait le bilan des années de la dystopie Covid et nous annonce une enquête approfondie. L’Impertinent donne le « La ». Quand verrons-nous, de concert, les médias de grand chemin suisses lui emboîter le pas?
Merci et bonne route à toute l’équipe de l’Impertinent.
Michel Pétermann